Points clés
- L'évêque Nelson Kalombo Ngoy a présenté un plan quinquennal axé sur cinq piliers stratégiques : le renforcement spirituel, la formation au leadership, l'évangélisation, le développement social et la bonne gouvernance de l'Église.
- La nouvelle région épiscopale du Tanganyika, dont le siège est à Kalemie, au Congo, comprend deux conférences annuelles : Tanganyika et Kamalondo.
- Mgr Ngoy a souligné que cette création n'était pas simplement un changement administratif, mais un appel divin à diffuser plus largement la lumière de l'Évangile.
Plus de 1 000 fidèles méthodistes unis du sud-est du Congo se sont réunis le 14 septembre pour célébrer la création de la nouvelle région épiscopale du Tanganyika et l'installation de son premier évêque, Nelson Kalombo Ngoy.
L'église méthodiste unie du centre de Kalemie a accueilli l'événement, qui a réuni des dignitaires politiques, des chefs religieux et des partenaires internationaux. La nouvelle région épiscopale du Tanganyika, dont le siège est à Kalemie, au Congo, comprend deux conférences annuelles : Tanganyika et Kamalondo.
La cérémonie a été qualifiée d'historique par l'évêque Mande Muyombo, modérateur de la cérémonie et président des Collèges des évêques d'Afrique. Il a qualifié cette journée d'importante, soulignant que « les anges visitent la région du Tanganyika ».
Ngoy, troisième évêque élu le 12 juillet lors de la Conférence centrale d'Afrique centrale, a décrit la création de sa nouvelle région comme un « acte prophétique, une institution spirituelle et une mission renouvelée ». La conférence, anciennement Conférence centrale du Congo, compte désormais cinq régions épiscopales : Congo central, Congo oriental, Nord Katanga, Sud Congo-Zambie et Tanganyika.
Ngoy a souligné que cet ajout n'était pas simplement un changement administratif, mais un appel divin à diffuser davantage la lumière de l'Évangile et à renforcer la présence pastorale au sein des communautés.
La cérémonie d'installation était riche en rituels et en symboles. Muyombo a remis à Ngoy les signes officiels du ministère épiscopal, notamment la crosse épiscopale, le marteau, le Livre de discipline, la Bible et le drapeau de la nouvelle région épiscopale.
« Ce bâton fait de vous un berger chargé de veiller sur les brebis de Jésus-Christ. C'est le pouvoir épiscopal. C'est Dieu qui vous rend tel », a déclaré Muyombo. « Ce geste symbolise la transmission de l'autorité divine et la grande responsabilité pastorale de guider le troupeau de Dieu. »
Ngoy a également reçu une série de cadeaux symboliques de la part du clergé et des laïcs de la région épiscopale du Tanganyika. Chaque objet, présenté avec prière et espoir, soulignait une facette du ministère attendu de leur nouveau dirigeant. L'eau a été offerte en signe de sainteté, tandis que le pain et la coupe étaient des symboles d'unité dans le Saint-Esprit.
Les représentants des Hommes méthodistes unis ont remis à l'évêque une truelle et un niveau de maçon, symbolisant la construction continue de l'Église, tant sur le plan spirituel que physique.
Les Femmes unies dans la foi ont offert un bassin et une serviette, rappelant l'acte humble de Jésus qui a lavé les pieds de ses disciples et symbolisant le service désintéressé que l'évêque doit offrir à tous.
Les évangélistes locaux ont offert un filet, image du pêcheur de nouvelles âmes. La responsable laïque Senga Londwa Rubain a présenté un globe terrestre, déclarant que Ngoy n'est pas seulement le dirigeant de la région du Tanganyika, mais aussi un évêque de l'Église méthodiste unie dans le monde entier, chargé de servir « tout le monde sans distinction de tribu ».
Dans son discours inaugural, Ngoy a présenté une vision pastorale ambitieuse. Il a défini son approche en s'identifiant non pas comme un « grand monarque ou dictateur », mais comme un « doulos », un terme grec signifiant « serviteur dévoué ».
Ngoy a promis de servir avec humilité et de voir le visage du Christ dans chaque personne. « Je guiderai les brebis selon la volonté de Jésus-Christ », a-t-il déclaré.
L'évêque a présenté son plan quinquennal, articulé autour de cinq piliers stratégiques :
- Renforcement spirituel et pastoral, axé sur une Église enracinée dans la prière et la Parole pour un renouveau spirituel.
- Formation et mentorat des dirigeants, en mettant l'accent sur le développement des leaders au sein de la communauté.
- Évangélisation et mission, prônant la proclamation de l'Évangile et la formation de disciples mûrs.
- Développement social et communautaire, y compris le soutien direct aux communautés par le biais d'activités sociales, pastorales et éducatives.
- Bonne gouvernance de l'Église, garantissant une administration saine et responsable.
L'évêque a invoqué les principes de Matthieu 25 pour « nourrir les affamés » et « réconforter les faibles », Jacques 1:27 pour « prendre soin des orphelins et des veuves », et Michée 6:8 pour « agir avec justice, aimer la miséricorde et marcher humblement avec votre Dieu ».
Il a également promis une tolérance zéro pour le tribalisme, qu'il a qualifié de « terrible fléau qui détruit la mission prophétique du corps du Christ ».
« Bien-aimés, ce plan quinquennal n'est pas seulement une feuille de route. C'est une vision donnée par Dieu pour que le Tanganyika devienne une terre de lumière, de renouveau et de bénédiction. Nous nous engageons à marcher ensemble dans la prière, la persévérance et l'unité, afin que la gloire de Dieu se manifeste puissamment dans cette région », a déclaré Ngoy.

La province du Tanganyika au Congo a été confrontée à l'insécurité, en particulier entre 2013 et 2020, à la suite d'affrontements violents entre les communautés pygmées Batwa et Luba Bantu. Ces tensions, initialement liées à la revendication des droits fondamentaux des Batwa, ont dégénéré en conflit armé, faisant plus d'un millier de morts et près de 650 000 personnes déplacées, ainsi que l' t la destruction de milliers d'habitations à Nyunzu, Kabalo, Manono et Kongolo.
La violence récurrente a entraîné l'effondrement de l'économie locale, une augmentation de la malnutrition et des difficultés d'accès aux services sociaux de base. Malgré la signature d'accords de paix en 2015 et les tentatives de médiation des autorités et des agences internationales, la méfiance persiste entre les communautés.
« Dans ce contexte, la mission pastorale et sociale menée par la nouvelle région épiscopale du Tanganyika et son évêque revêt une dimension cruciale pour la consolidation de la paix, la réconciliation et le développement durable au sein d'une société profondément fragile », a déclaré Mgr Rubain.
Il a souligné l'implication personnelle de l'évêque dans le processus de paix, ajoutant que Mgr Ngoy est considéré comme un agent de développement capable d'apporter des solutions aux causes profondes du conflit.
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Le révérend Kibondo Ngisi Joseph, doyen des surintendants de district, a décrit la nouvelle région épiscopale comme une entreprise majeure. La présence d'un évêque sur le terrain, a-t-il déclaré, est « une opportunité » qui permettra une communication et une collaboration plus directes, mais aussi la mise en œuvre de projets de développement.
Kibondo Ngisi a souligné le rôle de l'Église dans la consolidation de la paix. « Nous devons vivre en collaboration avec les groupes minoritaires pour une coexistence pacifique... L'Église a un rôle important à jouer ; c'est elle qui peut également faciliter l'amour, la cohésion et les échanges. »
Si l'installation a été marquée par l'enthousiasme, les dirigeants de l'Église ont également reconnu les défis auxquels le nouvel évêque sera confronté, notamment le manque de moyens de transport et de communication dans la région.
« Le défi ici est que nous sommes une région rurale. Nous sommes isolés, il n'y a pas de routes. C'est un gros problème », a déclaré Kibondo Ngisi.
La situation précaire des pasteurs est un autre problème majeur, a-t-il ajouté, certains d'entre eux « passant une journée entière sans manger » dans des villages reculés.
M. Rubain a souligné l'urgence de construire de nouvelles structures, qu'il s'agisse d'églises ou d'établissements médicaux, afin que les femmes n'aient plus à parcourir de longues distances pour accoucher.
Malgré ces obstacles, l'arrivée de Ngoy est considérée comme un signe d'espoir pour un changement radical. Le président de la jeunesse, Ruphin Monganzobu, l'a décrit comme « un homme de projets », connu pour son engagement passé envers les orphelins et les veuves, ainsi que pour son rôle dans la construction d'églises et d'écoles. Il a déclaré que les jeunes de la région espèrent que le nouvel évêque sera un « bon père » qui guidera leur communauté.
Les collègues évêques de Ngoy lui ont également adressé des mots d'encouragement.
L'évêque Daniel O. Lunge, qui dirige la zone épiscopale du Congo central, a présenté une image du berger dans trois positions : devant le troupeau pour montrer le chemin, au milieu pour maintenir l'équilibre, et derrière pour s'assurer qu'aucune brebis ne se perde. « Vous êtes appelé à aimer même ceux qui ne vous aiment pas. Le Seigneur vous appelle à garder, nourrir et prendre soin de son troupeau nuit et jour », a déclaré Lunge.
L'évêque Antoine Kalema Tambwe, qui a été élu aux côtés de Ngoy en juillet et affecté à la région du Congo oriental, a exhorté le nouvel évêque à ne pas prendre de décisions hâtives et à se laisser guider uniquement par Jésus-Christ.
« Ne dirigez pas l'Église comme bon vous semble... dirigez l'Église comme Dieu l'a voulu », a-t-il déclaré.
L'évêque Owan Kasap, qui a pris sa retraite cette année, a rappelé à l'évêque les cinq devoirs d'un dirigeant épiscopal selon le Livre de discipline, soulignant l'importance du leadership spirituel, de la prise en charge des pasteurs et de leurs familles, de l'œcuménisme et de la préservation de l'unité de l'Église.
Il a encouragé Ngoy à « préserver l'unité de l'Église, préserver l'amour dans l'Église et préserver l'hospitalité ».
La nouvelle évêque élue Mujinga Kashala Marie-Jeanne, qui dirige la région du sud du Congo et de la Zambie et qui est la seule femme évêque actuellement en fonction en Afrique, a encouragé Ngoy à se rendre dans les villages pour se rendre compte par lui-même de la situation des pasteurs et des diacres.
« Je voudrais que vous changiez notre façon de travailler. Je vous encourage à vous rendre dans les villages et à faire connaissance avec tous les pasteurs et diacres qui s'y trouvent. »
Avant d'être élu à l'épiscopat, Ngoy, originaire du Congo, dirigeait la Wesley United Methodist Church, une congrégation multiraciale de Long Island, dans l'État de New York. Il a servi pendant plus de 16 ans dans la Conférence de New York, après avoir occupé des fonctions pastorales en Afrique. Il parle couramment sept langues et est un traducteur chevronné pour la Conférence générale, l'organe législatif international de la dénomination.
Le révérend Richard L. Hanse, surintendant du district de Long Island East, est venu de New York pour représenter l'évêque Thomas J. Bickerton lors de l'installation. Hanse était accompagné de quatre autres membres du clergé de la Conférence de New York : les révérends Sandy Mantz, David Mantz, Alpher Sylvester et Marjorie Nunes, qui était la prédicatrice invitée pour l'installation.
Le groupe a remis à Ngoy une coupe John Wesley, un geste symbolique reliant le nouvel évêque à la tradition fondatrice du méthodisme. Lors de la remise, Hanse a souligné le rôle de l'évêque en tant qu'agent de paix et de réconciliation.
« Que votre ministère soit marqué par la compassion et la sagesse, ainsi que par une vision d'unité dans la mission et le ministère. Évêque, que votre voix fasse écho à l'espoir du Christ. Que vos mains construisent des ponts d' e et de réconciliation et que votre cœur reste toujours enraciné dans l'amour de Dieu. Nous célébrons cette journée avec joie », a déclaré Hanse.
« Nous vous accompagnons dans la prière alors que vous commencez ensemble ce nouveau chapitre. Que l'onction de Dieu soit sur vous maintenant et pour toujours. »
Londe est correspondant de UM News au Congo.
Contact pour les médias : Julie Dwyer à [email protected] . Pour en savoir plus sur l'actualité méthodiste unie, abonnez-vous gratuitement aux résumés de UM News.